1) en votant cette réforme des retraites, notre majorité peut avoir le sentiment du devoir accompli :
- En menant à bien cette réforme, notre majorité, aux côtés du Président et du gouvernement, peut s’enorgueillir d’avoir été au rendez-vous du courage et de la responsabilité ! Cette réforme est un des actes majeurs du quinquennat.
- Nous avons tenu bon parce que c’était notre devoir. Notre régime par répartition était au bord de l’explosion : en 50 ans, le rapport actifs retraités a été divisé par 2 (de 4 pour 1 à 1,8 pour 1) et le temps passé à la retraite a été multiplié par 2 (de 10 à 20 ans !). Dès aujourd’hui, 1 retraite sur 10 n’est pas financée ! Et demain, en 2030, si rien n’est fait ce sera 1 sur 6 ! Et le déficit atteint 32 milliards d’euros en 2010 et sans réforme, ce sera 45 Mds€ en 2020 et 100 Mds€ en 2050 !
- Ne pas repousser l’âge légal de départ, seul vecteur véritablement efficace (ce n’est pas un hasard si tous nos voisins ont choisi ce vecteur plutôt qu’un autre), c’était tuer notre système de retraites par répartition et en priver nos enfants demain !
2) Cette réforme est juste et efficace :
- juste, parce que nous ne reportons pas la charge des retraites sur nos enfants (retraites à crédit) et nous n’hypothéquons pas leur chance de bénéficier du même système que nous.
- juste parce que plusieurs avancées uniques au monde sont instaurées dans cette réforme. Je pense en particulier à la prise en compte de la pénibilité, à l’amélioration du dispositif carrières longues, aux retraites agricoles !
- efficace, parce qu’elle permet de revenir à l’équilibre en 2018 et qu’elle préserve le système.
3) Plus globalement cette réforme a mis en lumière au moins 2 chantiers qu’il nous faut prendre à bras le corps : l’emploi des jeunes et l’emploi des seniors, en démontant au passage cette idée folle que l’un irait contre l’autre ou inversement ! Nous allons lancer un groupe de travail sur ce sujet.
4) Enfin, cette réforme aura été une nouvelle fois une illustration cinglante de l’incapacité du PS à incarner une alternative crédible et constructive !
- Faute de proposer un projet alternatif crédible, le PS n’a rien trouvé de mieux que de mettre les jeunes dans la rue en leur faisant croire que maintenir les seniors au travail c’était les condamner au chômage.
- Les pays qui ont le taux d’emploi des seniors le plus élevés sont aussi ceux qui ont le meilleur taux d’emploi des jeunes, et inversement :
- Aujourd’hui, en France les taux d’emploi des seniors et des jeunes sont parmi les plus bas de tout l’OCDE : 31,4% pour les 15-24 et 38,9% pour les 55-64 ans… alors que nous avons l’âge de départ à la retraite le plus précoce à 60 ans !
- En Allemagne où l’âge de départ est aujourd’hui fixé à 63 ans : les taux d’emploi des seniors et des jeunes sont plus de 15 points supérieurs aux taux français ! (46,2% pour les 15-24 ans et 56,2% pour les 55-64 ans)
- Idem aux Pays bas : retraite à 65 ans et taux d’activité des jeunes de 68% et des seniors de 55,1% ; aux Etats-Unis, retraite à 62 ans et taux d’activité des moins de 25 ans à 53,9% et des seniors à 60,6% ; au Royaume-Uni retraite à 62,5 ans pour des taux d’activité de 48,4% pour les jeunes et de 57,5% pour les seniors…
- En revanche, le seul pays qui fait moins bien que la France –à savoir la Belgique- a lui aussi une retraite à 60 ans pour des taux d’emploi des jeunes à 25,3% et des seniors à 35,3%...
- Le PS a menti aux Français en leur faisant croire qu’il suffisait d’augmenter les impôts pour y arriver comme chaque fois. Oubliant de dire que in fine, c’est le pouvoir d’achat qui trinque !
- Le PS a menti en oubliant de dire qu’augmenter la durée de cotisation en maintenant l’âge légal à 60 ans, cela revenait à baisser les pensions ! Pour information, l’âge moyen de début d’entrée sur le marché du travail, c’est 22,5 ans !
► Le Conseil Constitutionnel a validé la réforme des retraites, cela doit-il conduire les opposants à la réforme à cesser le mouvement ?
Aujourd’hui, c’est le Conseil Constitutionnel donne tort aux critiques stériles et injustifiées des socialistes.
Tous les griefs soulevés par les parlementaires socialistes ont été écartés :
- le non-respect de la procédure : « la décision du président de l'Assemblée nationale d'interrompre les explications de vote n'a pas porté atteinte aux exigences de clarté et de sincérité du débat parlementaire »
- l’atteinte aux principes d’égalité : « le législateur s'est fixé comme objectif de préserver le système de retraite par répartition ». « A cet effet, il a pu fixer à 62 ans l'âge minimum de départ à la retraite. Il n'a méconnu ni le principe d'égalité ni l'exigence constitutionnelle relative à une politique de solidarité nationale en faveur des travailleurs rétraités ». « Le report de 65 à 67 ans de la limite d'âge ouvrant droit à une pension sans décote n'est pas contraire au principe d'égalité entre les femmes et les hommes. Cette règle leur est commune. De plus, des dispositions particulières prennent en compte notamment la situation des parents ayant élevé trois enfants ».
Les articles censurés concernaient la réforme des services de santé au travail. Le Conseil a estimé qu’ils n’avaient pas leur place dans ce texte, mais n’a pas remis en cause le fond du dispositif.
Nous verrons avec nos amis sénateurs et le Gouvernement comment pour réintroduire ces dispositions dans d’autres textes. Cette réforme s’articule avec la prise en compte de la pénibilité tout au long de la carrière et donc la prévention de la pénibilité. Et vous savez que le travailler mieux est un sujet qui me tient à cœur !
Le Président a déjà promulgué la loi qui fait honneur à notre majorité.
Il faut appeler chacun à respecter la démocratie : le dialogue social a eu lieu, le Gouvernement a préparé un texte, le Parlement, les élus de la Nation, l’ont adopté et le Conseil Constitutionnel, le gardien de notre Constitution, l’a validé. Plus rien ne s’oppose à l’entrée en vigueur de la loi et chacun doit le comprendre et l’accepter.